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Nanobrasserie artisanale

Mirko Dardel fabrique de la bière maison dans son petit local subiéreux. Goupille, Hydrante ou Formule sont à découvrir ou redécouvrir chez Troublion Sàrl. Deux nouveaux breuvages en gestation

J’ai commencé dans mon appartement, le brassage et l’embouteillage dans la chambre d’amis et le lavage des cuves dans la baignoire», se souvient en riant Mirko Dardel.
Que de chemin déjà parcouru par cet amateur de bière qui s’est lancé dans la production en 2000, une production tout d’abord personnelle.

« J’ai tout appris sur le tas, en consultant internet ou des livres», explique-t-il. Encouragé par ses amis et connaissances qui apprécient son nectar, il commence à le vendre dès 2002, à Neuchâtel, puis Peseux, proposant aussi, sur demande, des dégustations dans son antre. Un joli succès pour ce consultant en microélectronique et informatique qui est brasseur à ses heures.

«C’est un hobby qui s’est étendu», sourit-il. «C’est la plus petite brasserie du monde. Il y a les brasseries, les microbrasseries et la mienne doit être une nanobrasserie!», plaisante l’épicurien qui s’active dans ses 70 mètres carrés. Depuis juin 2006, il met également son breuvage sous pression et le 22 décembre 2006, Troublion Sàrl est officiellement née.

Bières

Mirko Dardel et ses bières

Créations à venir

Blanche, blonde ou ambrée, Mirko Dardel propose actuellement trois bières artisanales mais il compte en ajouter deux à son palmarès: une brune et une noire. Il en a déjà les prototypes, mais estime que des corrections peuvent encore être apportées avant de passer à la commercialisation. Il faut en effet près d’un an pour élaborer une nouvelle recette.

Cet amoureux de bière crée également des séries limitées. A son actif, par exemple, une blanche à la mûre. «Mes bières ne ressemblent pas à celles de la BFM, qui utilise des épices. Je voulais des formules plus simples, où on sent bien le goût des céréales», affirme Mirko Dardel. Travaillant seul, il brasse une fois par semaine. «Je passe beaucoup de temps pour peu de production. Environ 5000 litres par an», estime l’artisan.

A terme, il aimerait pourtant quintupler sa capacité. Pour l’instant, aucune opération n’est automatisée, ce qui freine l’extension de son entreprise. «Je mouds avec un moulin à main. Imaginez quand vous avez 25 ou 50 kilos à faire! C’est donc un produit très artisanal, ce qui fait qu’il y a parfois de légères différences d’un lot à l’autre», constate le passionné. «Il me faut trois mois pour sortir une bière jeune, mais arrivée à maturité, qui fermente encore en bouteille, grâce à la levure. Elle peut se bonifier avec le temps. Certains défauts de jeunesse peuvent alors devenir des subtilités intéressantes. C’est aussi une bière sans agent conservateur et non filtrée, contrairement à celle industrielle.»

Un canard pour symbole Cette fabrication artisanale a toutefois un coût: ses créations sont un peu plus chères que les bières industrielles. Pourtant, avec une étiquette croquée par un ami, l’Hydrante, la Goupille et la Formule de Mirko Dardel se font peu à peu leur place sur le marché. Gageons que le canard, symbole de Troublion, a encore de beaux jours devant lui.

Troublion Sàrl, rue de la Chapelle 24, Peseux

Catherine Bex, L’Express (Neuchâtel), 9 janvier 2007, p.5


Voir aussi :
Fiche généalogique de Mirko Dardel



Famille Dardel

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