6 mai 2025
Les professions

Un boucher
Les bouchers veulent défendre leur bifteck.
Les boulangers ont des problèmes croissants;
ils sont dans le pétrin.
Le meunier se fait rouler dans la farine.
Le maraîcher en a gros sur la patate.
Les vignerons devront mettre de l'eau dans leur vin.
Les fermiers sont sur la paille.
Les jardiniers n'ont plus un radis.
Les céréaliers n'ont plus de blé.
Les chasseurs ont pris du plomb dans l'aile.
Les brasseurs sont sous pression.
Les cafetiers trinquent.
Le buraliste a été passé à tabac.
Les restaurateurs payent l'addition.
Les éleveurs de volailles en ont assez d’être les dindons de la farce;
ils en n'en peuvent plus de se faire plumer.
Les poulets en ont marre d’être pris pour des pigeons.
Chez EdF, les employés sont sous tension.
Les maçons sont au pied du mur;
leur revenu ne casse pas des briques.
Pour les couvreurs, c’est la tuile.
Les vitriers restent sur le carreau.
Les veilleurs de nuit en ont assez de vivre au jour le jour.
Les imprimeurs sont déprimés.
Les cheminots veulent conserver leur train de vie.
Les maîtres-chiens sont aux abois.
Les pédicures travaillent d’arrache-pied.
Les ophtalmologues en mettent plein la vue.
Les ostéopathes ne feront pas de vieux os.
Les dentistes en ont plein les dents.
Les ambulanciers vont ruer dans les brancards.
L'infirmière se fait saigner.
La pilule passe mal chez les pharmaciens.
Mon coiffeur est sur le fil du rasoir.
Les pompiers sont tout au bas de l'échelle.
Les faïenciers en ont ras le bol.
Les électriciens font de la résistance.
Les salariés de chez Citroën débrayent pour que la direction fasse marche arrière.
Les dessinateurs font grise mine.
Les pêcheurs haussent le thon.
Les routiers ont l'impression de se faire rouler.
Les blanchisseurs sont dans de sales draps.
Les chausseurs ont le moral dans les godasses.
Mon coiffeur se fait des cheveux blancs.
Les écrivains se font un sang d'encre.
Les chercheurs ne s'y retrouvent plus.
La couturière veut en découdre.
Le comptable demande des comptes.
Les tapissiers sont au bout du rouleau.
L’employé des pompes funèbres reste de marbre.
Le pape en a perdu son latin.
Les chanteurs en restent sans voix.
Les facteurs deviennent timbrés.
Les bijoutiers ne roulent plus sur l'or.
Passé simple et imparfait du subjonctif *
Alphonse Allais (1854-1905)
Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !
* Ces deux modes sont aujourd'hui obsolètes dans la langue parlée...
Mar 2022
Pict of the month
Cavalier à poil
Monter à poil signifie en français monter à cheval sans selle ni étriers.
Notre cavalier monte donc doublement à poil.
Riding "à poil" means in French: riding without saddle or spurs.
"À poil" also means naked in French.
Our horseman is thus doubly riding "à poil"...
Joke of the month
You've no idea of what a poor opinion I have of myself,
and how little I deserve it.
(An oxymoron)
W.S. Gilbert
Nov 2021
Les moustiques n'aiment pas les applaudissements
Quelques aphorismes d'Auguste Derrière*

- Les fourmis n'aiment pas le flamenco.
- Ne dites pas « le chat a fait un bond », dites : le Minnesota.
- On ne dit pas javellisé mais j’ai lu.
- Pas de chauve à Ajaccio, mais à Calvi si !
- Quand le schizophrène, ça ralentit.
- Qui se fait manger par un cheval a l'estomac dans l'étalon.
- Un amateur de violoncelle, c'est un cellophane.
- Les chemises à rabat s'appellent des djellabas.
- On ne dit pas Amadeus est ici mais Mozzarella.
- L'infinitif n'est pas un cheveu incroyablement long.
- Le scorbut n'est pas le résultat d'un match de football !
- Les arts plastiques ne sont pas des reptiles en caoutchouc.
- Ne dites pas un comprimé mais un idiot de compétition.
- Ce que le trio refuse, le quatuor à cordes.
- On ne dit pas « ce cheval est à seller », on dit : ce « destrier est plutôt moche ».
- Aux jeux olympiques, il y a tellement de sportifs que l'on ne sait plus où donner de l'athlète.
- Les Hébreux ne sont pas des chevaux à rayures.
- L'échassier n'a rien à voir avec des matous coupés en morceaux.
- Une mycose entraîne une mi-conséquence.
- 16 c'est très étroit.
- Cirrhose, et on a un petit bouquet de fleurs.
- Les fautifs sont des perruques.
- Une toute petite propriété est un microbien.
- Un menuisier a déposé une plinthe au parquet.
- Le tibia d'un curé, ça sert d'os.
- Sont « déjantés » ceux qui ne sont pas trop café.
- Le boulanger a le pain, le skieur aussi.
- Ne dites plus : « ça va être long », mais plutôt : « il faudra six mètres ».
- Comme disait mon cheval : « Tout, mais palefrenier ! »
- Un crétin qui a perdu au tiercé s'appelle un consanguin.
- Un pèlerin n'est pas un éplucheur de rognons.
- En temps de crise, c'est en Suisse que l'or loge.
- Ne pas confondre une coquillette amère avec l'aigre nouille.
- Mieux vaut un balcon qu'une soirée nulle.
- Ne pas confondre un chalutier avec un matou qui répare les violons.
- Il ne faut pas confondre démanger et vomir.
- Mieux vaut avoir un grain qu'être exprès sot.
*
Auguste Derrière, présenté par certains comme né à Bordeaux en 1891 ou 92, semble être en réalité un collectif de graphistes bordelais nommé PoaPlume créé un siècle plus tard.
Mai 2020
L'Abbé du Mont Saint-Michel

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À lire ce style proche de Père Fection, on frise presque l'Abbé Attitude ! Après celle de l'Abbé Bête, voici l'histoire de l'Abbé du Mont Saint Michel... Un petit bijou de texte du Père Spicace,
Un grand malheur est arrivé à l'abbaye et j'ai la pénible mission de vous en faire part.
Mardi soir, pendant que l'Abbé Nédictine donnait les dernières grâces, l'Abbé Quille perdit l'équilibre dans l'escalier et tomba inanimé dans les bras du Père Iscope.
Les révérends Pères, en perdant l'Abbé Quille, perdaient leur seul soutien.
Un seul restait joyeux: le Père Fide.
Quant à l'Abbé Tise, il n'y comprenait rien. Il aurait bien voulu que Saint Plet l'aide à comprendre ce qui s'était passé mais rien n'y fit.
Après l'accident de l'Abbé Quille, on alla chercher le Père Manganate et le Père Itoine, les deux médecins de l'abbaye. Ils pensaient ranimer le malheureux mais leurs efforts furent vains et celui-ci décéda peu après.
Le lendemain fut donc célébré son enterrement. Chacun fut appelé à l'abbaye par les célèbres cloches du Père Sonnage. La messe fut dite sur une musique de l'Abbé Thoven.
Le Père Hocquet fut chargé du sermon et comme il n'y avait pas de chaire, il monta sur les épaules du Père Choir.
A la fin de l'homélie, le Père Cepteur fit la quête et remit les dons ainsi recueillis à notre frère africain: l'Abbé N'Pé.
Après la messe, une grande discussion s'engagea pour le transport de la bière: l'Abbé Canne et l'Abbé Trave voulaient passer par les champs.
Le Père Clus s'y opposa.
L'Abbé Casse en fut enchanté.
Le Père San avec sa tête de turc ne voulait rien entendre.
Le Père Vers et le Père Nicieux semaient le doute dans les esprits.
Finalement on décida que, comme à l'accoutumée, l'Abbé Taillière serait chargé du transport du corps du défunt.
Devant la tombe creusée par le Père Forateur et en l'absence du Père Missionnaire, l'Abbé Nédiction donna l'absolution.
le Père Venche et l'Abbé Gonia avaient joliment fleuri la tombe.
Celle-ci fut recouverte d'une belle pierre tombale préparée par l'Abbé Tonneuse.
Sur le chemin du retour, le spectacle fut déchirant. Le Père Pendiculaire était plié en deux de douleur et de chagrin.
L'Abbé Vitré était lui aussi plein de larmes.
La Mère Cédès, invitée pour l'occasion, fermait la marche en compagnie du Père Igord.
A l'arrivée, le Père Sil et l'Abbé Chamelle préparèrent le repas tout en consultant les livres culinaires de Saint Doux.
Le Père Nod et le Père Collateur servirent à boire et chacun put se remettre de ses émotions.
Auteur inconnu
Oct 2019
Un lézard musicien

A lizard playing the lute
Jun 2019
Métaphores animalières

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Que vous soyez fier comme un coq,
Fort comme un bœuf,
Têtu comme un âne,
Malin comme un singe,
Ou simplement un chaud lapin,
Vous êtes tous, un jour ou l'autre
Devenu chèvre pour une caille aux yeux de biche.
Vous arrivez à votre premier rendez-vous
Fier comme un paon
Et frais comme un gardon.
Et là ... Pas un chat !
Vous faites le pied de grue
Vous demandant si cette bécasse vous a réellement posé un lapin.
Il y a anguille sous roche,
Et pourtant le bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard,
La tête de linotte avec qui vous êtes copain comme cochon
Vous l'a certifié :
Cette poule a du chien ;
Une vraie panthère !
C'est sûr, vous serez un crapaud mort d'amour,
Mais tout de même, elle vous traite comme un chien ;
Vous êtes prêt à gueuler comme un putois
Quand finalement la fine mouche arrive.
Bon, vous vous dites que dix minutes de retard,
Il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard,
Sauf que la fameuse souris
Malgré son cou de cygne et sa crinière de lion,
Est en fait aussi plate qu'une limande,
Myope comme une taupe ;
Elle souffle comme un phoque
Et rit comme une baleine.
Une vraie peau de vache, quoi !
Et vous, vous êtes fait comme un rat,
Vous roulez des yeux de merlan frit,
Vous êtes rouge comme une écrevisse,
Mais vous restez muet comme une carpe.
Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez,
Mais vous sautez du coq à l'âne
Et finissez par noyer le poisson.
Vous avez le cafard,
L'envie vous prend de pleurer comme un veau
(ou de verser des larmes de crocodile, c'est selon).
Vous finissez par prendre le taureau par les cornes
Et vous inventer une fièvre de cheval
Qui vous permet de filer comme un lièvre.
C'est pas que vous êtes une poule mouillée,
Vous ne voulez pas être le dindon de la farce ;
Vous avez beau être doux comme un agneau
Sous vos airs d'ours mal léché,
Faut pas vous prendre pour un pigeon,
Car vous pourriez devenir le loup dans la bergerie.
Et puis, ç'aurait servi à quoi
De se regarder comme des chiens de faïence ?
Après tout, revenons à nos moutons :
Vous avez maintenant une faim de loup,
L'envie de dormir comme un loir,
Et surtout vous avez d'autres chats à fouetter.
Billet d'humour de Jean d'Ormesson et hommage à la langue française
Dec 2018
Conundrum

Click for the solution
Oct 2018
Jeux de verbes
Dieu ordonna au Coca de coller... et le Coca Cola !
Dieu ordonna à Mouss de taffer... et Moustafa !
et il demanda à Mme Sarkozy de bronzer et... Carla Bruni !
Dieu ordonna à Castor de ramer... et Castorama.
Dieu ordonna à Mara de donner... et Maradona.
Dieu ordonna au chaud de coller... et le chocolat.
Dieu a dit : "ton petit lira"... et le Petit Lu.
Un jour Dieu dit à Lustu de croire... et Lustucru.
Dieu ordonna que le riz colle... et le Ricola.
Un jour Dieu demanda à Hugo de bosser, et depuis Hugo Boss.
Dieu ordonna à Rex de sonner... et Rexona !
En 1903, Dieu interdit aux Gendarmes d'être tristes, et depuis la Gendarmerie.