Généalogie Dardel - Fiche Individuelle
Généalogie Dardel - Fiche Individuelle
NomJeanne Hacoun, dite Campredon , 1632
Naissance1884-01-27, Djidjeli (Algérie)
Décès1967-10-01, Oran (Algérie)
ProfessionArtiste lyrique
PèreÉlie Hacoun , 1633 (1851-)
MèreÉmilie Madeleine* Zélie Campredon , 1634 (1858-1933)
Conjoint(e)s
1Henri Paul* Dardel , 1628, 835 H 13
Naissance1869-07-11, Lausanne
Décès1924-10-09, Paris202
ProfessionMédecin
Cause du décèsSuicide
ÉtudesMédecine à Paris
PèreJean Jacques Emmanuel Paul* Dardel , 1579, 715 H 12 (1820-1878)
MèreGertrude Linde , 1583 (1840-1929)
Mariage1912-05-02, Paris
Divorce1919-07-22
Naissance1890-12-09, Lyon (F 69)
Mariage1920-08-04, Paris 17e
Notes pour Jeanne Hacoun, dite Campredon
Artiste lyrique, soprano à l'Opéra de Paris où elle débuta en 1908 et chanta les plus grand rôles.
Nommée chevalier de la Légion d'Honneur le 12 janvier 1935.488

Couverture du CD "Faust" de Marston Records (opéra enregistré en 1911) :
Jeanne Campredon (1884—19??) was born Jeanne Hagoun in the coastal Algerian city of Djidjelli. She came to Paris for her musical training and studied at the Conservatoire under the famous baritone Max Bouvet. She made her debut at the Paris Opéra on 13 March 1908 in the taxing role of the Queen in Meyerbeer’s Les Huguenots, winning praise for her “brilliant voice and acting full of charm.” At the beginning of the 1909/1910 season she essayed Mathilde in Guillaume Tell, and “her pretty voice and secure vocalization won the audience over.” Later in the season she added the diverse roles of Ophélie in Hamlet, Gilda in Rigoletto, and Freia in the Opéra’s first performance of Das Rheingold. Marguerite in Faust was to become her own special role, which she sang for the first time on 25 August 1910 “to thunderous applause.” Following Opéra tradition, the first performance of each new year was Faust and on 2 January 1911 Campredon led the cast with Paul Franz, Marcel Journet, Marcelin Duclos, and Jeanne Goulancourt.
In 1912 Campredon married Dr. Paul Dardet but continued singing though rather less regularly in the last years of the First World War. In the 1920s she furthered her career at the Opéra, singing the Queen of the Night in Mozart’s Die Zauberflöte in 1923. There is no doubt that the crowning achievement of her quarter century at the Opéra was the French creation of Strauss’s Der Rosenkavalier in 1927. Campredon assumed the role of the Marschallin, with Germaine Lubin as Octavian, Jane Laval as Sophie, and Albert Huberty as Baron Ochs. She was still singing the role, together with most of the original cast, at least until 1935.
Her commitments at the Opéra were such that Campredon had little time to appear abroad, and these appearances were generally limited to North Africa, Monte Carlo, Geneva, and Luxemburg, though she also sang in Stockholm. In addition to the stage, she sang at many concerts in Paris and in the main provincial centers. When she retired in the mid-1930s, she devoted herself fully to the teaching activities she had taken up while still performing. Her most famous pupil was undoubtedly Leila Ben Sedira, who was also born in Algeria and who became one of the great coloratura sopranos at the Opéra-Comique.
Listening to her performance of Marguerite, it is easy to understand why she was so often cast in the role. Her strong but flexible voice provides the solution to the challenge that all Marguerites must tackle: how to combine the power needed for the Church Scene and Apotheosis with the lyricism required for the “Garden Scene,” and yet also deal effortlessly with the coloratura of the “Jewel Song.” Campredon certainly has the reserves of power needed – she seems to dominate the final trio. But her coloratura was also up to the mark and she negotiates the trills of the “Jewel Song” with aplomb.
Campredon’s recorded legacy is almost completely represented by this CD. Apart from this complete Faust, there appears to be only one other recording, César Franck’s trifle Le Mariage des roses.489

Il semble qu'elle termina sa carrière en enseignant l'art lyrique au conservatoire d'Oran, vers 1950.490
Notes pour Henri Paul* (Conjoint(e) 1)
Paul Dardel fait ses études dans un lycée parisien où il serait entré gratuitement comme petit-fils du Général de la Harpe, avant d'étudier la médecine à Paris.
Il habite avec sa sœur Hélène, qui écrit à sa petite nièce Francine Dardel en 1952: "Je connais bien Paris et ses terribles distances. Nous habitions presque toujours au Quartier Latin à cause des études de mon frère, et j'allais trois fois par semaine de là-bas au Conservatoire".
Il habite ensuite 113 rue de Courcelles 75017 Paris (y est en 1904 et en 1912)
En 1916, il vient habiter au rez-de-chaussée du 11 bis rue Margueritte 75017 Paris où il a son cabinet.485

Il se suicide le 9 octobre 1924 vers 22 heures, 3 quai de l'Horloge à Paris 1er. Diverses interprétations ont été données dans les souvenirs de famille, dans lesquels il est difficile d'y voir clair aujourd'hui.

UN MEDECIN SUISSE
arrêté cher lui, å Paris
pour manœuvres criminelles
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Une jeune femme: de 30 ans, Mlle Suzanne: Burgal, employée d'une compagnie d'assurances, mourait subitement å son domicile, 1, villa Etex, entre la rue de Maistre et l’avenue de Saint-Ouen, samedi dernier, à 16 heures.
Le médecin de l’état civil, appelé å constater le décès, refusa le permis d'inhumer, et M. Gérardin, commissaire de police du quartier. des Grandes-Carrières, fut informé.
Après une laborieuse enquête, au cours de laquelle il fut activement secondé par son secrétaire, M. Magnaval, et l’inspecteur Couppé, du 3e district, le magistrat acquit la: conviction que le décès de Mlle Borgal était consécutif ä. des manœuvres abortives.
La jeune femme, qui habitait, depuis cinq ans, un coquet appartement, villa Etex, tait devenue l'amie de l'un de ses camarades de bureau, M. Leroy, décédé l'an dernier.
A la suite de la mort de son ami, Suzanne Burgal, qui était en froid avec ses parents et à la veille de devenir mère, eut le tort. d'écouter les mauvais conseils qui 1ui furent donnés par d'autres femmes.
Sur les instances de l'une d'entre elles, Mme V..., commerçante à Clamart, elle s'en fut trouver un médecin que lui avait indiqué cette dernière, le docteur Paul Dardel, 55 ans, sujet suisse, qui a, depuis 1916, son cabinet installé au 11 bis de la rue Margueritte, à Paris. La premiere consultation eut lieu mercredi dernier. et le docteur "opéra" immédiatement sa cliente. Or, le samedi suivant, trois jours après, Mlle Burga1 mourait des suites d'une infection provoquée par les manœuvres criminelles.
C'est sur la dénonciation formelle de plusieurs personnes de l'entourage de la victime que M. Gérardin eut connaissance de ces faits. Il fit aussitôt arrêter Ie docteur Dardel à son domicile. Ce dernier, qui est en infraction à la loi sur les étrangers et qui, en 1916, les médecins de son quarter étant mobilisés. se fit une clientèle, n'avait pas tardé à se.spé cialiser. dans ce genre d'opérations.
Après avoir fait des aveux, 11 a été envoyé au Dépôt par les soins du commissaire do police.
Mme V.., qui a été laissée en liberté, sera inculpée de complicité.486

Les parutions du Petit Parisien des 9, 10, 11 octobre 1924 et de La Lanterne487 de cette même date relatent l'affaire, avec une chronique particulièrement virulente le 12 octobre. Le déroulement des faits aurait été le suivant:

Mademoiselle Suzanne Gourbal, enceinte et dont le compagnon est décédé 2 mois plus tôt, employée dans une compagnie d'assurance, se rend chez Henri Paul le mercredi 1er Octobre, sur la recommandation et accompagnée par Madame Julienne Alice Wildibord, née Beauvais, crémière à Clamart. Henri Paul aurait opéré Suzanne sur le champ, laquelle serait rentrée chez elle, incapable d'aller travailler le lendemain. Son état ensuite s'aggrave et elle décède le samedi suivant, 4 octobre. Les légistes concluront à une perforation utérine. Le médecin de l'état civil constatant le décès refuse le permis d'inhumer et alerte le commissaire de police. Celui-ci fait arrêter Henri Paul qui est placé en garde à vue et interrogé par le juge d'instruction le jeudi 9. Il est accusé d'avortement et de complicité d'avortement, et écroué bien que niant les faits. Mme Wildibord est accusée de complicité, de même que Mme Juliette M qui, par ailleurs, aurait eu recours à Henri Paul pour un avortement 2 ans auparavant. Celui-ci reconnait l'avoir soignée mais après qu'elle se soit fait avorter par une faiseuse d'anges. Henri Paul se suicide en cellule avec un morceau de vitre dans la nuit du 9 au 10 octobre. La lecture des textes du journal apporte quelques précisions complémentaires.

L'affaire est effectivement tracée dans les archives judiciaires de la ville de Paris et le nom de Paul Dardel apparaît dans le rôle12167 de l'année 1924. On y apprend qu'une procédure est engagée contre Monsieur Dardel, Madame Mambouret Madame Villebord pour avortement. Le décès de Paul Dardel survient avant le verdict du jugement. Une ordonnance de non-lieu est rendue à son égard le 17 décembre 1924. Pour les autres prévenus, la procédure se poursuit et le jugement est rendu le 24 décembre 1924 par la 11ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris.
La consultation de ce jugement, conservé sous la cote D1U1 1903 aux Archives de Paris, nous apprend les choses suivantes:
"Ont comparu libres, Madame Julienne Mambour née Villebord, 28 ans, ménagère, née à Alforville, mariée sans enfant, et Madame Marie Thérèse Eugénie Villebord née Beauvais, 30 ans, sans profession. Mandat de dépôt du 9 octobre 1924, main-levée du 17 octobre 1924.
En 1922 à Paris, la femme Mambour étant enceinte a consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés dans le but d'obtenir un avortement, cet avortement s'en étant suivi. Attendu qu'il résulte des mêmes documents qu'en septembre ou octobre 1924 à Paris, la femme Villebord a avec connaissance aidé ou assisté dans les faits qui l'ont préparé, facilité ou consommé, les auteurs d'un avortement pratiqué sur la demoiselle Gourbal, et ainsi été complice du délit ci-dessus spécifié ...
Faisant application de l'article 34 du code pénal modifié par la loi du 27 Mars 1923, quiconque, par aliments, breuvages, médicaments, manoeuvres ou par tout autre moyen, aura procuré ou tenté de procurer l'avortement d'une femme enceinte, sera puni d'un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 500 à 10.000F. Sera puni d'un emprisonnement de 6 mois à 2 ans et d'une amende de 100 à 2.000F la femme qui se sera procuré l'avortement à elle-même ou qui aura consenti à faire usage des moyens à elle indiqués ou administrés à cet effet si l'avortement s'en est suivi.
Condamne la femme Mambour à 15 mois d'emprisonnement et 1.000F d'amende, la femme Villebord à 15 mois d'emprisonnement et 2.000F d'amende,
Dit que les condamnés seront tenus solidairement du paiement des-dites amendes ...
Et attendu que la femme Mambour et la femme Villebord n'ont subi jusqu'à ce jour aucune condamnation, que les renseignements recueillis sur leur compte ne sont pas défavorables, qu'elles paraissent dignes d'indulgence et qu'il y a lieu dans ces circonstances de les faire bénéficier des dispositions de l'article 1er de la loi du 26 Mars 1892 ... En cas de condamnation à l'emprisonnement ou à l'amende, si l'inculpé n'a pas subi de condamnation antérieure à la prison pour crime ou délit de droit commun, les cours ou tribunaux peuvent ordonner par le même jugement par jugement motivé qu'il sera sursit à l'exécution le peine si pendant un délai de 5 ans à dater du jugement ou de l'arrêt, le condamné n'encourt aucune poursuite ...
Il sera sursis à l'exécution de la peine d'emprisonnement et de xx prononcée contre la femme Mambour et Villebord".

Mesdames Mambour et Villebord sont donc accusées de complicité pour deux avortements et acquittées. Paul Dardel était mis en cause pour ces deux avortements, le second ayant révélé le premier 2 ans plus tard. Ni les ordonnances de non-lieu, ni les dossiers de procédure à son encontre n'ont été conservés par les archives. Il est donc impossible d'en savoir plus. Les souvenirs de famille disent qu'une femme venant d'être avortée se serait présentée en sang à son cabinet et serait décédée ensuite. Il s'agit donc de Mademoiselle Suzanne Gourbal. C'est la presse et le jugement qui apprend un déroulement plus précis des évènements. Paul Dardel s'est suicidé Quai de l'Horloge, en cellule de garde à vue du Palais de Justice de Paris en se taillant l'artère fémorale droite avec un morceau de vitre d'un carreau de fenêtre qu'il avait cassée.183
Dernière modification 2024-04-12Créé le 2024-04-24 avec Reunion
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