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Mise à jour
30 oct 2021
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Cette page est en français
(et un petit peu en allemand)
Drei kurze Stücke auf Deutsch ganz unten


Du Bellay

Joachim du Bellay

SONNET (du recueil : Les regrets)

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine,

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.


Joachim du Bellay (1522 - 1560)


La Fontaine

Jean de La Fontaine

CONTE DE *** (Sœur Jeanne. )

Sœur Jeanne, ayant fait un poupon,
Jeûnait, vivait en sainte fille,
Toujours était en oraison;
Et toujours ses sœurs à la grille.
Un jour donc l'abbesse leur dit :
« Vivez comme sœur Jeanne vit ;
Fuyez le monde et sa séquelle.»
Toutes reprirent à l'instant :
« Nous serons aussi sages qu'elle
Quand nous en aurons fait autant.»

Jean de La Fontaine, poète et fabuliste (1621 - 1695)

Voir mon autre page sur La Fontaine avec plusieurs fables intéressantes, certaines peu connues.


Musset

Alfred de Musset

VENISE

Dans Venise la rouge,
Pas un bateau qui bouge,
Pas un pêcheur dans l'eau,
Pas un falot.

Seul, assis à la grève,
Le grand lion soulève,
Sur l'horizon serein,
Son pied d'airain.

Autour de lui, par groupes,
Navires et chaloupes,
Pareils à des hérons
Couchés en ronds,

Dorment sur l'eau qui fume,
Et croisent dans la brume,
En légers tourbillons,
Leurs pavillons.

La lune qui s'efface
Couvre son front qui passe
D'un nuage étoilé
Demi-voilé.

Ainsi, la dame abbesse
De Sainte-Croix rabaisse
Sa cape aux larges plis
Sur son surplis.

Et les palais antiques,
Et les graves portiques,
Et les blancs escaliers
Des chevaliers,

Et les ponts, et les rues,
Et les mornes statues,
Et le golfe mouvant
Qui tremble au vent,

Tout se tait, fors les gardes
Aux longues hallebardes,
Qui veillent aux créneaux
Des arsenaux.

- Ah ! maintenant plus d'une
Attend, au clair de lune,
Quelque jeune muguet,
L'oreille au guet.

Pour le bal qu'on prépare,
Plus d'une qui se pare,
Met devant son miroir
Le masque noir.

Sur sa couche embaumée,
La Vanina pâmée
Presse encor son amant,
En s'endormant ;

Et Narcisa, la folle,
Au fond de sa gondole,
S'oublie en un festin
Jusqu'au matin.

Et qui, dans l'Italie,
N'a son grain de folie ?
Qui ne garde aux amours
Ses plus beaux jours ?

Laissons la vieille horloge,
Au palais du vieux doge,
Lui compter de ses nuits
Les longs ennuis.

Comptons plutôt, ma belle,
Sur ta bouche rebelle
Tant de baisers donnés...
Ou pardonnés.

Comptons plutôt tes charmes,
Comptons les douces larmes,
Qu'à nos yeux a coûté
La volupté !

Alfred de Musset, poète et dramaturge parisien (1810 - 1857)


Rimbaud
Rimbaud

Arthur Rimbaud

BONNE PENSÉE DU MATIN

A quatre heures du matin, l'été,
Le sommeil d'amour dure encore.
Sous les bosquets l'aube évapore
L'odeur du soir fêté.

Mais là-bas dans l'immense chantier
Vers le soleil des Hespérides,
En bras de chemise, les charpentiers
Déjà s'agitent.

Dans leur désert de mousse, tranquilles,
Ils préparent les lambris précieux
Où la richesse de la ville
Rira sous de faux cieux.

Ah ! pour ces Ouvriers charmants
Sujets d'un roi de Babylone,
Vénus ! laisse un peu les Amants,
Dont l'âme est en couronne.

O Reine des Bergers !
Porte aux travailleurs l'eau-de-vie,
Pour que leurs forces soient en paix
En attendant le bain dans la mer, à midi.




LA MALINE

Dans la salle à manger brune, que parfumait
Une odeur de vernis et de fruits, à mon aise
Je ramassais un plat de je ne sais quel mets
Belge, et je m'épatais dans mon immense chaise.

En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.
La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,
- Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,
Fichu moitié défait, malinement coiffée.

Et, tout en promenant son petit doigt tremblant
Sur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,
En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,

Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser;
- Puis, comme ça, - bien sûr, pour avoir un baiser,
- Tout bas : « Sens donc : j'ai pris une froid sur la joue... »

Arthur Rimbaud, poète et voyageur (1854 - 1891)


Lamartine

Alphonse de Lamartine

Sur une autre page : L'isolement
 
Hugo

Victor Hugo

Sur une autre page : Les Djinns et Navarin tirés des "Orientales"
 
Baudelaire

Charles Baudelaire

Sur une autre page : extraits des Fleurs du Mal
 
Jean Pellerin

Jean Pellerin

L'un de mes poètes préférés : fantaisiste, drôle, émouvant.
Poèmes des années folles (autour de 1920). Une page entière lui est consacrée.
 
Vian

Boris Vian

Pas un poème, juste une page assez typique : Eccéité de la pin-up girl.
Un texte savoureux, quoique un peu daté (1946).
 
Goethe
V Barbey 1 

Johann Wolfgang von Goethe

MIGNON

Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn,
Im dunklen Laub die Goldorangen glühn,
Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,
Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht?
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn!

Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach.
Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach,
Und Marmorbilder stehn und sehn mich an:
Was hat man dir, du armes Kind, getan?-
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn!

Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg?
Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg.
In Hoehlen wohnt der Drachen alte Brut.
Es stuerzt der Fels und über ihn die Flut.
Kennst du ihn wohl?
Dahin, dahin
Geht unser Weg.
O Vater, lass uns ziehn!


Faust
Goethe

FAUST:

Habe nun, ach! Philosophie,
Juristerei und Medizin,
Und leider auch Theologie
Durchaus studiert, mit heißem Bemühn.
Da steh ich nun, ich armer Tor!
Und bin so klug als wie zuvor;

 


Johann Wolfgang von Goethe, Dichter und Philosoph (1749 - 1832).

Text: Faust, Der Tragödie erster Teil (Deutsch).


Busch 
W. Busch
Unterschrift

Wilhelm Busch

Eins, zwei, drei, im Sauseschritt
Läuft die Zeit, wir laufen mit,
Schaffen, schuften, werden älter,
Träger, müder und auch kälter,
Bis auf einmal man erkennt,
Daß das Leben geht zu End.
Viel zu spät begreifen viele
Die versäumten Lebensziele:
Freude, Schönheit und Natur,
Gesundheit, Reisen und Kultur.


A

Aus "Naturgeschichtliches Alphabet"
für größere Kinder und solche, die es werden wollen
 
Im Ameishaufen wimmelt es,
Der Aff' frißt nie Verschimmeltes.

Wilhelm Busch, Dichter und Humorist (1832 - 1908). Externer Link (Deutsch).

Beispiel aus "Münchner Bilderbogen" : die Fliege

Sans paroles — Without words — Ohne Worte: der Virtuos


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Deux poètes espagnols : Machado et Lorca.
Plusieurs textes en plusieurs langues, d'un intérêt politique, social ou littéraire.
 


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