Le glossaire illustré en cinq langues et toutes les illustrations séparément.
L'écu est la pièce centrale des armoiries. C'est ce qui nous occupera ici ; vous trouverez cependant au bas de cette page une description des ornements extérieurs. Le blason est le dessin de ce qui est inscrit dans l'écu. Le blasonnement est la description du blason, régie selon des règles strictes permettant de reconstituer mentalement ou de dessiner les armoiries dans tous leurs détails. Le vocabulaire de l'héraldique est très précis, mais vaste et touffu. Voir mon glossaire illustré de près de 600 termes héraldiques et les liens en bas de page.
Les couleurs
Elles sont au nombre de huit(1), dont les deux dernières (pourpre et orange) sont peu employées. On distingue :
Deux métaux :
Les émaux :
Pour la gravure (imprimerie en noir et blanc, chevalières), un code de hachures est utilisé comme dans l'image de droite. Une couleur supplémentaire, dite "carnation", plus récente et peu héraldique, est destinée à représenter les parties nues du corps humain. On voit aussi parfois l'expression "au naturel" : les meubles (figures, voir ci-dessous) dits au naturel sont ceux qui sont représentés avec la couleur qu'ils tiennent de la nature. Cela s'applique surtout, en plus du rose "carnation', aux couleurs brunes et grises.
Les fourrures, au nombre de deux, s'ajoutent aux couleurs ci-dessus. Il s'agit de l'hermine — que vous connaissez dans les armoiries de la Bretagne ci-contre — et du vair, ici "vairé d'azur et d'or".
Les parties principales de l'écu sont montrées dans l'image de droite. Les partitions sont les divisions géométriques de l'écu. Elles sont nombreuses.
Un petit nombre d'exemples ci-dessous :
Pièces honorables : elles sont appelées ainsi parce qu'elles occupaient le rang le plus honorable dans l'écu que portaient les plus nobles chevaliers. Ce sont la fasce, le pal, la bande, la barre, le sautoir, le chef, le chevron, la bordure, auxquels on peut ajouter la croix et l'orle.
Partitions : ce sont les divisions de l'écu. Vous ne voyez ici que les plus courantes.
Dextre et senestre
Question : Pourquoi le flanc dextre est-il à gauche et le senestre à droite ?
Réponse : Parce que l'écu se regarde comme une figure humaine : la dextre de l'écu est à droite pour celui qui le porte, mais à gauche pour celui qui le regarde.
Les meubles
Ce sont les figures dessinées sur l'écu. Elle sont fort nombreuses, et reflètent l'imagination de l'inventeur du blason. Dans presque tous les blasons que j'ai dessinés (voir les pages Blasons et Illustrations, j'ai créé ou remanié à ma façon des images trouvées sur internet.
Les meubles les plus courants sont, avec de multiples variantes, les aigles (féminines en héraldique), les lions, fleurs de lys, roses, croix, couronnes et toutes sortes d'outils.
En général, les animaux regardent à dextre. Dans le cas contraire, ils sont dits "contournés".
D'azur au lion (rampant) d'or (le lion est rampant par défaut) |
D'argent au cheval gai contourné de sable |
D'or à l'aigle éployée de sable becquée et membrée de gueules |
Lorsque les meubles se rapportent au patronyme, on dit les armes "parlantes". Par exemple, le blason de la ville anglaise d'Oxford, sachant qu'en anglais ox veut dire bœuf et ford signifie un gué
Il y a plusieurs autres exemples d'armes parlantes dans les blasons des familles alliées Dardel : Bärfuss, Boy de la Tour, Brennwald, Châtelain, Engelhardt, Favre, Gaille, Gueissaz, La Harpe, Isenschmid, Lewenhaupt, Messerli, Ostervald, Piaget, Storckenfeldt, pour peu que l'on fasse l'analyse étymologique du nom.
Trois règles
D'azur au lion d'or (bon) |
De sinople au lion d'azur (à enquerre) |
D'argent au lion d'or (à enquerre) |
Dans le passé, particulièrement en Suisse, les membres d'une famille modifiaient souvent leurs armes en y ajoutant un détail significatif de leur métier ou simplement pour se distinguer d'autres membres de la même famille. C'est pourquoi j'ai recensé pas moins de treize blasons différents pour la famille Dardel de la région de Neuchâtel.
Ordre du blasonnement
On commence toujours par le fond de l'écu : d'argent à la fasce de gueules. Pour les autres dispositions, on suit l'ordre indiqué ci-dessous : parti d'argent et de gueules, écartelé de gueules et d'argent, etc. Pour le dernier : tiercé en fasce d'or, de gueules et d'argent.
Description des couleurs
Pour éviter la répétition, on blasonne souvent les émaux en se rapportant à ceux déjà mentionnés : du même, du champ, du premier, du dernier, du deuxième etc. Cliquer l'image pour le blasonnement de cet exemple.
Les formes de l'écu
Selon le temps et les pays, la forme de l'écu peut être différente. L'image ci-dessous représente les formes les plus courantes rencontrées en Europe, mais les deux formes françaises sont les plus habituelles, même dans d'autres pays. Dans les présentes pages, j'ai représenté tous les blasons selon la forme française dite moderne, qui date de Napoléon, sauf pour le glossaire où j'utilise la forme française ancienne, plus simple.
L'échancrure de l'écu d'Allemagne (à dextre) et de Pologne (des deux côtés) est censée permettre d'y poser une lance. La dernière forme (espagnole) est aussi utilisée dans les armoiries portugaises, flamandes et suédoises.Les ornements extérieurs
Les lambrequins (1) sont des morceaux d'étoffes découpés. Ils décorent la partie supérieure de l'écu, ombragent le casque (2) et penchent à dextre et à senestre, courbés en portion de cercle, en forme de volute. Ils doivent être des mêmes émaux que le champ et les pièces de l'armoirie. Le cimier (5) est quelquefois une figure humaine, mais plus souvent un animal, une trompe, une défense, un bras, une tour, une lance ou autre meuble ; il est posé au-dessus du casque ou de la couronne. Il repose dans notre image sur un tortil (6). C'était anciennement une grande marque de distinction. Tout ce qui est placé au-dessus de l'écu constitue le timbre (7).
Les supports (3) sont des animaux : des lions, des aigles, des taureaux, des sirènes, des centaures, etc., en quoi ils diffèrent des tenants et des soutiens. Deux supports se placent l'un à dextre, l'autre à senestre et paraissent soutenir l'écu. Les supports sont quelquefois les animaux mêmes qui chargent l'écu ; dans ce cas ils doivent être des mêmes émaux ; hors ce cas, on les représente ordinairement dans leur couleur naturelle. La devise et le cri sont des signes de reconnaissance et de ralliement. Quand il n'y a que l'un ou l'autre, on le place sur un liston, espèce de ruban ondoyant (4) en dessous de l'écu. Quand l'un et l'autre font partie des ornements extérieurs d'une maison, on place la devise en la partie inférieure et le cri en la partie supérieure de l'écu.
Exemple 1 : des armes imaginaires. Blasonnement : D'azur ondé d’argent à trois poissons du second l’un sur l’autre, au chef de gueules chargé d’une foi d’or. Timbre: un casque taré de trois-quarts. Cimier: un cygne d'argent. Tenants: deux sirènes. Devise: Desinit in piscem.Les sirènes sont-elles des animaux fantastiques [supports], ou des figures humaines [tenants] ? Je ne sais pas.