Réactions (archives 2015-2017)

Je trouve étonnant qu'à l'heure où la plupart des gens ne croient plus en rien, se détournent de la religion et méprisent l'État, ils se rassemblent par millions autour d'une vedette du football ou du rock and roll.

Il faut donc croire que le peuple a un réel besoin d'admiration pour s'identifier à quelqu'un qui leur ressemble et qui a su trouver les mots qui leur parlent. C'est donc que ce besoin quasi métaphysique est essentiel : faute d'adorer un dieu, il leur faut des idoles. C'est évidemment moins contraignant.

Voir aussi Panem et circenses, rédigé (en anglais) il y a près de vingt ans, et enfin l'article de Libération du 10 décembre.

C'est ce qu'écrivait Albert Camus dans Combat le 21 octobre 1944, à la fin de la guerre.

Au siècle des Lumières, Jean-Jacques Rousseau écrivait déjà dans ses Confessions : L’argent qu’on possède est l’instrument de la liberté ; celui qu’on pourchasse est celui de la servitude. Selon Rousseau, ce n'est donc pas l'argent qui est malfaisant en soi, mais la convoitise. On trouve dans le même texte : Aucun de mes goûts dominants ne consiste en choses qui s’achètent. Il ne me faut que des plaisirs purs, et l’argent les empoisonne tous.

En cette fin d'année, nous sommes assaillis par toutes sortes d'offres commerciales, Halloween, Black Friday etc. où des marchands veulent nous faire croire que consommer est la condition du bonheur. Et les media débordent d'informations sur la fortune des potentats et le salaire mirobolant des étoiles du sport, du cinéma et de l'industrie, tentant de faire saliver d'envie tous nos congénères.

Le communisme a échoué, le socialisme est aujourd'hui dans une mauvaise passe, mais les inégalités ne diminuent guère, et les maharadjahs d'antan sont remplacés par des Donald Trump agitant leurs milliards avec arrogance. Je regrette que les philosophes — et les politiciens — d'aujourd'hui n'aient pas une voix plus puissante pour proclamer la primauté du bien commun sur la richesse individuelle.

Voir aussi ce que j'écrivais en 2011 sur la cupidité en anglais et en français, et en 2002 sur l'abnégation des footballeurs.

Monsanto is one of the world's largest chemical producers. Its flagship herbicide called Roundup is also the best-selling pesticide, its active ingredient being the glyphosate molecule. France alone consumes 8000 tons of glyphosate per year. Glyphosate is suspected to cause several diseases.

If you do a Google search on the web, you will also realise that Monsanto is the strongest lobbyist: although there is today a fierce discusssion about the probable toxicity of glyphosate, most of the articles you find, including in Wikipedia, seem to have been reviewed and corrected by Monsanto gnomes. Monsanto has falsified data on Roundup’s safety, and marketed it to parks departments and consumers as “environmentally friendly” and “biodegradable”, to encourage its use it on roadsides, playgrounds, golf courses, schoolyards, lawns and home gardens. A French court ruled those marketing claims amounted to false advertising.

Whilst glyphosate has been poisoning the entire world for three decades, causing thousands of miscarriages, thousands of babies born with malformations, thousands of deaths by cancer, Monsanto's handsomely paid lobbyists and an intense propaganda are strong enough to influence American and European authorities and prevent or at least delay decisions to ban all products containing glyphosate.

French and German farmers claim to have no alternative. This herbicide is cheap and efficient to kill weeds, and many farmers, intoxicated by Monsanto's propaganda, don't realise howh harmful glyphosate is to their own health, to the consumers of their products, and to the entire environment.

Alternative options

There is an alternative to Roundup. Several options are available. Here a few:

• Horticultural-strength vinegar.
• Mulching to fill the gaps.
• Orange oil.
• Weed tools.

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Les dotations de l'État français aux collectivités territoriales s'élèvent en 2017 à environ 33 G€ (trente-trois milliards d'euros). Il y a quelques jours, le gouvernement a annoncé que ces dotations seraient réduites de 300 M€ (trois cents millions). Ceci a suscité une levée de boucliers, et nombre d'élus locaux se sont mis à geindre lamentablement. Les journalistes se sont bien gardés de dire qu'il ne s'agissait que d'une réduction de moins d'un pourcent, et ont au contraire tenté de gonfler l'affaire en insistant sur ces 300 millions.

À propos de collectivités, il nest pas inutile de se rappeler que la France est le pays d'Europe qui compte le plus de communes, comme on peut le voir sur ce tableau :

Cet homme s'appelle Martin Schultz. C'est un prétendant à la chancellerie de l'Allemagne fédérale (à Berline ???), membre du Parti social-démocrate d'Allemagne dont il est président depuis le 19 mars 2017. Il a été président du Parlement européen de 2012 à janvier 2017. Pourquoi diable les journalistes français, à la télévision et à la radio, s'obstinent-ils à l'appeler Martine au lieu de Martin ?

Les mêmes ne diraient probablement pas Martine Luther King ou Martine Luther (s'ils connaissent Martin Luther, ce réformateur protestant allemand). Ils ne parlent généralement pas du prince Tcharlz quand ils mentionnent le fils de la reine d'Angleterre... Ils disent Charles, comme tout le monde.

Ceci dit, Martin (pas Martine) Schultz est un personnage intéressant, francophile, parlant très bien notre langue, et européen convaincu.

Dans le même ordre d'idées, je me suis toujours demandé pourquoi les media appelaient Rodgeur (rɒdʒə) le champion suisse de tennis Federer. En français, le prénom Roger est fort répandu (voir les acteurs R. Vadim, R. Hanin, R. Pierre, R. Dumas, l'écrivain R. Martin du Gard ou le journaliste sportif R. Couderc) et se prononce roʒe à la française. C'est semble-t-il une coquetterie de Federer dont la mère est anglaise.

Les insecticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes, produits notamment par Bayer (Poncho) et Sumitomo, sont un désastre écologique. Ces molécules, dont la clothianidine représentée à droite, sont responsables de la mortalité de millions d'abeilles et autres pollinisateurs.

Leur faible biodégradabilité, leur effet toxique persistant et leur diffusion dans la nature (migration dans le sol et les nappes phréatiques) commencent au bout de vingt ans à poser de gros problèmes d'atteinte à des espèces vivantes qui n'étaient pas ciblées : insectes (abeilles, papillons...), de prédateurs d'insectes (oiseaux, souris, taupes, mulots, chauve-souris), d'agents fertilisants des sols (vers de terre), selon Wikipedia. Des études scientifiques ont établi l’impact des néonicotinoïdes sur la santé humaine avec des conséquences neurologiques défavorables.

En France, la loi sur la biodiversité a été amendée en mars 2015 par l'Assemblée nationale afin d'interdire les produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes dès 2016. Hier (26 juin 2017), le nouveau ministre de l'agriculture, Stéphane Travert, a déclaré qu'il voulait revenir sur cette mesure d’interdiction. Ceci a causé immédiatement une levée de boucliers, et Nicolas Hulot, ministre de l'environnement a répondu : « les arbitrages ont déjà été faits, on ne va pas revenir sur la loi ». Il a été aussitôt soutenu par le premier ministre Édouard Philippe. Bravo !

Sur ce sujet, voyez le site pollinis.org et soutenez ses actions. Les abeilles sont un élément essentiel de la vie des végétaux, donc de la nôtre. Leur disparition, et celle de nombreux autres insectes, a un effet désastreux sur la biosphère.

La table suivante montre la consommation de boissons sucrées en 2015, selon une étude de la Chaire Internationale sur le Risque cardiométabolique (ICCR). Les chiffres sont la consommation annuelle en litres par habitant.

Pays	Volume bu
Mexique	146,5 L
Chili	143,8 L
États-Unis	125,9 L
Arabie Saoudite	120,1 L
Pays-Bas	93,0 L
Belgique	91,4 L
Japon	88,1 L
Allemagne	83,8 L
Suisse	81,7 L
Suède	53,9 L
France	50,9 L
Viêtnam	36,4 L

Dans beaucoup de pays, la consommation est à la hausse depuis 2010. En France, elle a légèrement baissé (―2.7 L en 5 ans). Il est prouvé que la consommation de sodas peut conduire à l'obésité. Voir aussi ma page opinions.

Deux réflexions à propos de l'hymne national français. Le chant composé (à Strasbourg...) par Rouget de Lisle était initialement intitulé "Chant de guerre". En voici le texte officiel en vigueur aujourd'hui.

1. Cet hymne a en effet un caractère guerrier et vengeur. Je doute sérieusement que les Français d'aujourd'hui, et les gouvernements de la France, aient des sentiments aussi martiaux et sanguinaires. En réalité, je pense surtout que la plupart de ceux qui entonnent ce chant ne se rendent aucunement compte de ce qu'ils chantent, et n'en comprennent pas les paroles. D'ailleurs ils ne connaissent que celles du premier couplet, et ni les "hordes d'esclaves", ni les "cohortes étrangères", ni les "perfides tyrans" des suivants.
   À noter qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, l'hymne allemand, qui commençait autrefois par "Deutschland über Alles" (L'Allemagne au-dessus de tout) a perdu son premier couplet, et débute depuis lors avec "Einigkeit und Recht und Freiheit" (Unité, droit et liberté), ce qui est décidément plus pacifique.
2. Néanmoins, un hymne national devrait être chanté avec une certaine solennité. Quand j'entends dans les stades des cohortes avinées beugler la Marseillaise dans une cacophonie monstrueuse, ça me choque. C'est un manque de respect pour la nation qu'ils prétendent soutenir.

Die wohlfeilste Art des Stolzes hingegen ist der Nationalstolz. Denn er verrät in dem damit Behafteten den Mangel an individuellen Eigenschaften, auf die er stolz sein könnte, indem er sonst nicht zu dem greifen würde, was er mit so vielen Millionen teilt. Wer bedeutende persönliche Vorzüge besitzt, wird vielmehr die Fehler seiner eigenen Nation, da er sie beständig vor Augen hat, am deutlichsten erkennen. Aber jeder erbärmliche Tropf, der nichts in der Welt hat, darauf er stolz sein könnte, ergreift das letzte Mittel, auf die Nation, der er gerade angehört, stolz zu sein. Hieran erholt er sich und ist nun dankbarlich bereit, alle Fehler und Torheiten, die ihr eigen sind, mit Händen und Füßen zu verteidigen.

Arthur Schopenhauer, Parerga und Paralipomena (1851)

La religion est l'opium du peuple, citation bien connue de Karl Marx. En 2015 (L'Obs du 3 décembre), le psychanalyste Jean-Claude Liaudet ajoute :

C'est le propre de toute religion de remplacer la pensée personnelle par un délire collectif qui joue un rôle sédatif pour les individus.

En cette veille de Noël, les chrétiens condamneront certainement cette assertion comme un blasphème. L'idée s'applique bien entendu aussi aux criminels de Daech, mais je recommande à tous de la méditer.

Le premier graphique a droite a été établi par un certain Angus Maddison et se trouve reproduit dans un article de Wikipedia sur la croissance économique. J'ignore où l'auteur a trouvé le PIB par habitant de l'Asie en l'an 1400, mais là n'est pas la question.

J'ai reproduit sur un deuxième graphique la courbe de la moyenne mondiale de ce premier graphique en l'accompagnant d'une autre courbe en vert dont les points de départ (en 1400) et d'arrivée (en 2003) sont identiques. La courbe en vert, théorique, correspond à une croissance annuelle de 0.43 % par an sur 603 ans. La réalité historique, pour autant que l'on puisse l'analyser, montre que la richesse des habitants de la terre a évolué très lentement depuis l'Antiquité jusqu'au début du XIXe siècle, pour s'accroître ensuite très rapidement jusquà nos jours. Si l'on ne considère que la période de 1820 à 2003, la croissance annuelle moyenne monte à 1.3 %, et pour la période 1900-2003, c'est 1.5 % environ. C'est la courbe noire du deuxième graphique.

Cette courbe de croissance n'est pas représentée sur les deux premiers graphiques avec précision : il y a eu des à-coups, des périodes brèves de récession, notamment la "Grande dépression" de 1878-1896 et la "Crise de 1929", toutes deux causées par de la spéculation immobilière et boursière. Par contraste, la période des "30 glorieuses" (1946-1975) a vu une croissance annuelle de 6.6 % en France !

La troisième courbe montre la croissance en France depuis 1950. Le premier signe de récession correspond à la crise du pétrole de 1974-75, et le dernier à la crise des "subprimes" de 2008-2009.

Examinons maintenant le quatrième graphique qui présente la croissance annuelle en France et en Allemagne entre 2004 et 2013. La croissance moyenne est plus modeste, de 1.0 et 1.3 % par an respectivement, mais reste légèrement positive malgré la chute spectaculaire de 2008-2009. Il semble clair que le modèle exponentiel de la croissance ne soit pas éternel.

Certains politiciens et nombre de journalistes n'ont que le mot "croissance" à la bouche. Il faut maintenant se demander si la croissance peut durer indéfiniment. La population du monde continue de s'accroître, mais les ressources de la Terre ne sont pas inépuisables. Ce qui me paraît évident, en tout cas, c'est que les états ne peuvent pas continuer à dépenser plus qu'ils ne gagnent (voir l'article suivant), la limite de 3 % de déficit par an établie à Maastricht en 1992 ne reflétant plus la situation actuelle.

Voilà un peu plus de trois ans, j'abordais déjà, dans mon article Bilan, le thème de la gestion financière de la France. On rappellera que les critères de Maastricht pour l'admission dans la zone Euro étaient principalement :

• Un déficit public annuel inférieur à 3 % du PIB
• Une dette publique inférieure à 60 % du PIB
• Une indépendance de la banque centrale du pays
• Une devise nationale stable pendant les deux dernières années

La carte de droite, trouvée dans le Nouvel Observateur du 16 juillet 2015, montre la situation au troisième trimestre 2014. Seuls les pays en jaune respectent le premier critère, et plusieurs d'entre eux (Suède, Danemark, Pologne, Bulgarie par exemple) ne font pas partie de la zone Euro à ce jour. Le pays le moins endetté est l'Estonie, et le plus endetté — plus personne ne l'ignore — la Grèce. On notera aussi que la dette publique de la France est passée de 84 % à 95 % depuis 2011, et que le déficit public représente 4 % du PIB en 2014. Par comparaison, la Suisse — qui n'est pas sur la carte de droite — a une dette publique de 34 % en 2013 et un déficit inférieur à zéro, c'est à dire un léger excédent.

Mes connaissances en économie, en finance et en comptabilité sont très modestes, et j'ai une opinion fort médiocre de la plupart des économistes, puisqu'ils ne cessent de se contredire. J'ai donc du mal à suivre les mécanismes politico-économiques du problème, d'autant plus que je n'ai trouvé nulle part une description accessible de ces mécanismes. Je me demande donc sérieusement ce qui est censé se passer à long terme (disons dans quelques décennies, ou avant) si cette dette publique ne se réduit pas.

Pour moi, une gestion financière responsable est celle à laquelle nous autres, simples citoyens, sommes assujettis : Si je n'ai pas l'argent pour acquérir un bien dont j'ai besoin ou envie, je peux emprunter cet argent, mais sous quelques conditions nécessaires :

• Trouver un prêteur (une banque par exemple)
• Convaincre ce prêteur que je vais pouvoir rembourser ma dette, intérêts et principal
• Gagner suffisamment d'argent
  • pour vivre à peu près normalement ;
  • pour donner au créancier, mois après mois, l'argent qui remboursera ma dette.
• Pendant toute la période de remboursement de ma dette, je ne pourrai pas dépenser plus que ce que je gagne.

C'est apparemment ce dernier point qui coince : les états empruntent, mais continuent à dépenser plus que ce qu'il gagnent. On pouvait peut-être jadis penser qu'avec une croissance constante, où l'on gagne chaque année un peu plus que l'année précédente, la dette ne s'alourdirait pas réellement, mais aujourd'hui il n'y a plus de croissance et la dette s'accroît donc inexorablement.

Faillite

Pour une entreprise, la faillite signifie que les créanciers, qui sont d'abord les fournisseurs, perdent tout ou partie de l'argent qu'ils ont prêté. Pour un particulier, après confiscation de tous ses biens, il finira probablement à la rue, et s'il a de la chance il échappera à la mort par inanition en étant secouru par une œuvre charitable.

Pour un état, les sommes engagées étant gigantesques, on fait semblant que cela s'arrangera un jour ou l'autre afin que des populations entières ne se retrouvent pas sans aucune ressource. Je ne comprends toujours pas le mécanisme...

An interesting graph found in Wikipedia: it plots the air temperature in Germany from 1761 to 2013. The blue line shows individual measurements, the red line a 10-year sliding average, and the green line a 30-year average. There is no much evolution of the temperature until about 1890, then it begins to rise, and the ascending slope of the red and green curves increases sharply after 1980.

Details (in German) about the origin of the temperature data can be found here. Compilation of the data was obviously not easy, as thermometers, temperature scales and measurement procedures changed over the 250 years.

I can't remember having ever bought Charlie Hebdo. Its style is not my cup of tee. The events that took place a month ago with the killing of several of their personnel give us much to reconsider. As far as I am concerned, one thing to reconsider seriously is religion. I support the moral ideas promoted by most religions, including Christianity, Islam and Judeity, and I adhere to the precepts originally professed in their holy books. One of the problems is that these precepts have been interpreted in silly ways, leading to "rules" that were developed as "extensions" of the original precepts.

As long as these rules remain totally in the private sphere, one can tolerate that they are applied, although some of them were edicted — for sincere reasons — to protect society from evils and mishaps at times where science had not discovered other ways to solve these problems. I am thinking of the food rules of the Muslims and Jews created to prevent diseases due to improper hygiene.

But when Christians organise crusades to kill all people not sharing their beliefs (in the Middle Ages), or when Muslims kill "in the name of Allah" humans who don't want to accept the "rules" that were not originally part of the Quran, then my support to any religion disappears immediately.

I will defend the right of free expression, and restrict my own religion to one single precept: Don't do to others what you wouldn't like others to do to you.

Regarding the very complex issue of Jihadism, Islam and emigration, I recommend you to read an article written in January by Olivier Tonneau. I share most of his opinions.